L'aventure canadienne (1906-1914)
Au printemps 1906, Madame Masurel-Jonglez décide d'émigrer pour le Canada accompagnée de la plupart de ses enfants et de ses deux gendres Paul et André Mathon.
Les récents événements survenus en France avec les lois de 1905 de nationalisation des biens de l'Eglise et la publicité faite par les Pères Missionnaires Oblats pour cette terre d'avenir ne sont probablement pas étrangers à cette décision fortement contestée par le reste de la famille. Les Masurel se consacreront à l'agriculture, les Mathon au commerce. Le fils aîné, François, restera en France dans l'affaire François-Masurel-Frères, les autres garçons, Jacques, Jean et Robert s'installeront dans le nouveau monde.
Au cours de l'été 1906, le fils aîné, François, ira en reconnaissance et achètera les terres sur lesquelles la famille s'installera. Les 3 frères Masurel s'embarqueront, un peu plus tard, le 30 Octobre 1906 de Liverpool. Le reste de la famille suivra quelques mois plus tard.
En mai 1907, après une traversée de 6 jours sur la "Provence", Madame Masurel-Jonglez arrive à New York, remonte en train les 675 kilomètres qui séparent Montréal de New York et y retrouve la famille (nous voyons ici Mme Masurel entourée de ses enfants et gendres photographiés place Viger à Montréal).
Les 3 frères Masurel s'inscriront à l'école d'agriculture de St Alexandre. La famille remontera le lac Temiscamingue jusqu'à Ville-Marie (Quebec) où ils ont prévu de s'installer.
L'aventure durera 7 ans. Les Mathon ouvriront un magasin à Ville-Marie (photo ci-contre) et se consacreront au commerce des peaux avec les Indiens de la baie d'Hudson, les Masurel exploiteront une ferme.
Il faut reconnaître avec le recul que les espoirs qu'avaient fait miroiter les Pères Oblats ne se sont jamais réalisés. Les rendements des terres du Témiscaminge étaient bien inférieurs à ceux espérés et la vie de trappeur nécessaire au commerce avec les indiens bien plus éprouvante qu'ils n'avaient pu l'imaginer.
Les espoirs déçus et le déclenchement de la première guerre mondiale mettront un terme à leur aventure. Toute le famille sera de retour en France au moment où éclateront les hostilités.